Interview

eBuyClub dévoile ses projets pour faire décoller le «cash back» en France

L’expansion
Propos recueillis par Gilles Musi -  28/11/2008

eBuyClub passe des accords avec les sites de e-commerce et rend la moitié de ses commissions aux internautes. Un procédé encore peu connu en France, qui pourrait enfin décoller en plein débat sur le pouvoir d'achat. Interview du directeur général, Gilles Nectoux.

Réduction du pouvoir d’achat oblige, toutes les occasions de dépenser moins sont les bienvenues. eBuyClub dispose d'accords avec 523 partenaires. Depuis 2001, plus de 4,1 millions d’euros ont été déjà remboursés aux 1,2 million de clients revendiqués par eBuyClub. Très en vogue aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, ce procédé n'a toujours pas décollé en France

Pourquoi l'utilisation du cash back reste-t-elle marginale en France ?

Gilles Nectoux: Sur les 21 millions d’internautes qui achètent en ligne, on estime que 15 à 20% d’entre eux utilisent les bons de réduction ou le cash back. Mais c’est un système qui cible plutôt les acheteurs matures et familiers de telles pratiques (achat en ligne, appel aux comparateurs, utilisation des bons de réduction,…). L'érosion du pouvoir d’achat a bien contribué à accroître le nombre des transactions, et la fréquentation du site est d’ailleurs en hausse de 40% par rapport à l’an dernier. En revanche, le montant du panier moyen a chuté de 15% sur la même période.

Etes-vous inquiet ?

Non. En termes de volumes d’achat, la croissance est certes inférieure aux années précédentes mais depuis deux ans, nous sommes rentables. Nous allons finir l’année sur une croissance estimée entre 15 et 20% contre une fourchette de 30 à 40% les années précédentes. Nos coûts fixes sont désormais marginaux, le développement de notre plate-forme est terminé, et nous n’avons plus besoin d’investir.

Dans un entretien au Journal du Net, l’un des derniers entrants sur ce marché, veut rendre transparent le marché du cash back. Qu’en pensez-vous ?

Leur positionnement est différent du nôtre. Ils imposent un abonnement. En revanche, ils se montrent plus généreux sur les réductions. Cela va stimuler le marché et nous obliger à aller plus vite, plus loin et être plus innovant. Cela dit, ces propos me semblent un peu rudes. Pourquoi n’affichent-ils pas les commissions qu’ils perçoivent auprès de tous les e-marchands ? Ce serait une façon d’aborder le marché. En ce qui nous concerne, nous rétrocédons la moitié de ce que l’on gagne. Les commissions que nous touchons varient entre 3% et 30 à 40% du montant de la transaction. Les montants reversés à nos clients oscillent par conséquent entre 1,5% et 20 à 25%.

Pourquoi cette fourchette est-elle aussi large ?

Cela dépend des secteurs. Certains sont très concurrentiels comme la high-tech, les voyages ou l’aérien et les commissions sont modestes. A contrario, d’autres secteurs comme la mode, la beauté, la santé ou les services d’accès à Internet sont plus intéressants. Enfin, nous sommes commissionnés sur des produits particuliers jusqu’à 60% : cela concerne notamment un abonnement à un site de rencontre ou certains logiciels. Dans ce cas, le montant rétrocédé à nos clients atteint 28% de leur achat.

Comment voyez-vous votre activité évoluer, au cours des mois à venir ?

Nous assistons à une montée en puissance de l’activité B to B avec l’arrivée dans notre clientèle de PME/TPE également à l’affût de solutions moins chères (fournitures de bureau, locations de voitures, …). Elles ont des paniers de plus en plus importants. Par ailleurs, au cours du 1er trimestre 2009, nous allons accroître l’aspect communautaire du site en proposant à nos membres ou communautés d’acheteurs de communiquer entre eux ou de partager des informations sur tel produit ou service. Bref, il s’agit de développer le social-shopping. Enfin, nous considérons les aspects offline : un internaute pourra ainsi prendre connaissance d’un bon de réduction valable près de chez lui.

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